Les grands oiseaux
J'ai vu monter un vol d'oiseaux
Venant d'Ecosse ou de l'Irlande
Survolant nos forêts et landes
Pour regagner les pays chauds.
Et leur chanson était joyeuse
Comme un bourdonnement d'enfants
Qui vont conquérir, triomphants
Nos plaines et vallées rieuses.
J'ai vu peiner l'un des oiseaux
Ne pouvant soutenir l'allure :
Le long parcours, l'effort qui durent
Ont épuisé ce pauvre oiseau.
Pour soulager sa lassitude,
Le seul remède est le repos
Avant de reprendre bientôt
Ce long voyage en altitude.
Triste est le sort de cet oiseau
Ayant lutté avec courage :
Inévitable est son naufrage :
Il a sombré comme un bateau !
Un long cri trahit sa souffrance
Que la forêt répercute en écho
Qui fait frémir tous les oiseaux
Et leur impose un long silence.
J'ai vu ralentir les oiseaux
Et amorcer un grand virage.
J'assiste au retour au village :
L'appel est parvenu là-haut.
Alors, effleurant landes et bruyères,
Ils vont chercher le malchanceux :
Ils se sentiraient malheureux
D'abandonner l'un de leurs frères.
Encouragé dans son effort,
L'oiseau déploie ses longues ailes :
Il prend son essor et se mêle
A ceux reconnus les plus forts,
Et la bande repart joyeuse,
Survolant plaines et vallons,
Vers les pays aux jours plus longs
Pour jouir d'une vie heureuse.
Mais, lorsque le printemps nouveau
Viendra fleurir nos campagnes,
D'Afrique, d'Asie ou d'Espagne,
Reviendront ces charmants oiseaux.
Repérant notre beau village,
L'Ellé, le Scorff et leurs coteaux,
Tous leurs amis de nos hameaux
Se réjouiront à leur passage...